Intervenir auprès des structures d’accueil

Espace(s) thématique(s) auquel/auxquels se rattache ce levier :
Mettre toutes les chances de son côté pour qu’une action de promotion de la santé produise des résultats satisfaisants et durables implique de mettre en place des changements organisationnels au sein des structures. Cela facilite l’appropriation et la mise en routine des évolutions amorcées au cours des actions. Mais comment s’y prendre concrètement ?

Inscrire la nutrition dans le projet de l’établissement

Inscrire la nutrition dans les projets des structures (projet d’école, projet associatif, etc.) peut être un levier intéressant pour que cette question soit prise en compte de manière transversale, cohérente et pérenne. L’objectif est que cette thématique puisse être intégrée au quotidien et pas comme une action à faire « en plus ». Chaque professionnel des structures qui accueillent les enfants et les jeunes a un rôle à jouer, il est donc important d’impliquer et légitimer des acteurs qui ne semblent pas directement en lien avec la santé ou l’alimentation au sein des structures (ATSEM, enseignants, etc.). La nutrition étant un sujet très global, elle peut assez naturellement s’intégrer à de nombreux projets d’établissement.

Un établissement qui avait comme projet d’école les pays du monde peut intégrer la question de la nutrition en mettant l’accent sur la diversité des pratiques alimentaires.

Des actions possibles sur les environnements physiques…

Au sein des structures, les aménagements physiques (locaux, matériel, etc.) peuvent concerner autant l’alimentation que l’activité physique. 

Mise en place d’un potager au sein d’une école ou d’un centre social ; installation d’agrès d’activité physique dans une cour ; réalisation de placards pour mieux aménager les kitchenettes présentes dans les chambres d’un foyer de jeunes travailleurs afin de leur permettre de cuisiner plus facilement, etc.

De nombreux aménagements évoqués par les professionnels concernent la restauration collective. Les personnels de la cuisine et de la restauration en salle peuvent en effet engager des actions visant à :

  • Proposer une alimentation plus favorable à la santé ;
  • Présenter les aliments de manière plus attractive ;
  • Favoriser l’autonomie des enfants et des jeunes ;

Achat d’assiettes et de mobilier à taille d’enfants, voire installation d’un self ;

  • Améliorer la convivialité et le bien-être au cours du repas, en diminuant notamment le bruit ;

Décoration et choix de couleurs agréables pour le mobilier et la vaisselle, installation de panneaux antibruit et remplacement de la vaisselle en porcelaine pour limiter le niveau sonore, création de petits espaces grâce à des cloisons amovibles, etc.

Par ailleurs, des projets à l’échelle de collectivités visent à mettre en place des démarches pour favoriser la production agricole locale et fournir une alimentation plus favorable à la santé et à l’environnement.

… mais aussi organisationnelles

La mise en œuvre de changements organisationnels au sein des structures nécessite aussi l’implication de la direction ainsi que de l’ensemble des professionnels des équipes, qui vont en être impactés. Cela implique souvent la formation des professionnels occupant des fonctions différentes au sein d’une même structure, ainsi que des réflexions en équipe pluridisciplinaire.

Ces changements concernent à la fois :

  • L’activité physique ;

Mise en place d’ateliers sportifs sur le temps de midi au lycée.

  • L’alimentation ;

Au sein de la restauration scolaire, laisser le temps aux enfants pour faire plus de choses en autonomie comme se servir ou jeter eux-mêmes leurs restes, etc.

Favoriser la participation des enfants et des jeunes

Afin qu’elles soient les plus pertinentes et les plus appropriées, ces transformations vers des lieux plus favorables à la nutrition doivent être pensées avec les enfants et les jeunes. Plus globalement, il est important qu’ils puissent être inclus dès le début des projets et s’en saisir pour s’approprier ou se réapproprier leur rapport à l’alimentation et à l’activité physique. Ainsi, lorsque les professionnels soutiennent et accompagnent les enfants et les jeunes pour qu’ils puissent eux-mêmes contribuer à modifier leur environnement, les projets nutrition peuvent devenir un levier du renforcement de leur pouvoir d’agir. Une des premières étapes est de favoriser le dialogue et l’interconnaissance entre les jeunes et certains professionnels des structures qui échangent parfois peu.

Visite des cuisines et rencontre des personnels par les enfants et les jeunes à l’école ou au collège.

Cela implique également de les accompagner dans la formulation de leurs attentes et idées et d’encourager les professionnels à être à l’écoute des propositions d’aménagement ou de réorganisations qui leur seront faites. Il est aussi intéressant que les parents soient inclus dans les projets en tant que parties prenantes.