“Aller-vers” physique…
Les professionnels recommandent la mise en place d’actions en proximité des lieux de vie des personnes. Cela de manière directe ou en s’appuyant sur les associations ou acteurs déjà implantés dans ces lieux de vie, ce qui permet de prendre en compte les freins à la mobilité que peuvent rencontrer certaines populations.
Pour les publics consommateurs de substances, se rendre directement dans les lieux de vie, de socialisation, de rencontres, etc., pour réaliser du counseling en situation.
…financier…
Il est aussi essentiel que la participation aux interventions n’engendre pas de coût pour les participants afin de ne pas aggraver les inégalités sociales de santé. Si le fait de payer un service peut être considéré comme une dimension engageante pour les professionnels, il peut constituer un véritable frein pour les populations plus défavorisées. Il s’agit donc d’imaginer d’autres modalités pour favoriser l’engagement.
Mettre des protections hygiéniques gratuites à disposition des publics.
…et global
La sexualité peut être un thème sensible et complexe à aborder auprès des publics.
Plus globalement, les professionnels soulignent l’importance d’être flexible et de savoir s’adapter, et mobilisent plusieurs leviers comme :
Mobiliser des outils FALC, contenant des idiogrammes, des illustrations, etc.
Préférer parler de personnes ou de publics plutôt que de femmes et d’hommes, demander le pronom des personnes, éviter de genrer la personne au premier abord (Madame/Monsieur).
Ne pas faire payer les heures supplémentaires passées à la crèche pour un parent qui participe à une activité du projet ; mettre en place une garderie à côté du lieu où l’action se déroule.
Utiliser des SMS ou des groupes WhatsApp.
Tous ces principes d’action sont particulièrement importants pour s’adapter et prendre en compte les capacités de chacun, notamment les freins liés au langage, à la communication, à l’anticipation et à la planification face à une thématique sensible. Développer une approche compréhensive et respectueuse favorise la création d’un environnement propice à l’échange d’informations et à la participation active des publics vulnérables et de leurs proches.
De manière générale, la démarche d’aller-vers implique un non jugement de la personne, et de réfléchir sur la position de soutien apportée en tant que professionnel·les. L’idée est de rendre compatible la mission confiée et le respect du libre arbitre de la personne accompagnée. Cela suppose de ne pas avoir d’attente vis-à-vis des publics, pas de résultats prescrits.
S’appuyer sur le partenariat
De manière générale, il est recommandé de s’appuyer sur l’existant et d’identifier les acteurs qui sont déjà en lien avec les publics. Dans ce cadre, l’ « aller-vers » consiste à impliquer des associations ou des professionnels qui sont en contact régulier avec les personnes et qui ont déjà établi avec eux une relation de confiance.
Proposer différents types d’action pour s’adapter aux personnes
Il est aussi important de prendre en compte le rapport qu’ont les personnes avec les différentes institutions. Lorsqu’un projet est implanté à l’école, l’« aller-vers » peut consister à s’associer à d’autres structures pour toucher davantage de parents, notamment ceux pour qui le rapport à l’institution scolaire peut être difficile.
Enfin, la complémentarité des actions collectives et des accompagnements individuels, en fonction des besoins, est mise en avant par des professionnels. Cela permet de partir de là où en sont les personnes, de s’adapter à leur rythme et à leurs besoins, certaines difficultés ne pouvant être abordées en collectif.