Proposer des activités ludiques et dynamiques
Souvent, les questions de santé sexuelle sont entourées de tabous et de stigmatisations. L’expression créative offre alors aux participants un moyen non conventionnel de s’exprimer et de partager leurs expériences, ce qui peut faciliter la communication sur des sujets sensibles.
Des survivantes de violences sexuelles participent à des ateliers d’art thérapie où elles peuvent s’exprimer à travers des médiums artistiques tels que la peinture, l’écriture, la danse, etc., et créer des œuvres qui reflètent leurs sentiments et leurs expériences liées à la santé sexuelle, permettant de libérer la parole sur des traumatismes passés.
Partir des expériences de chacun constitue un bon départ. Cela permet de mobiliser l’engagement des publics qui se sentent acteurs des activités proposées tout en les ouvrant à l’écoute des autres et à la co-construction. Le jeu les rend notamment plus concentrés et réceptifs.
L’apprentissage par le biais d’activités créatives est souvent plus engageant et mémorable que les méthodes traditionnelles. Les participants retiennent mieux l’information lorsqu’elle est présentée de manière créative. Le jeu est d’ailleurs un médium intéressant, puisqu’il soutient l’expression et la concentration des participants.
Pour les adolescents ou les jeunes adultes en situation de handicap, organiser un jeu de rôle où les participants peuvent explorer des scénarios de consentement. Cela les aide à comprendre les signes de consentement et à pratiquer une communication respectueuse.
Le jeu ne se centre pas sur la passation d’information, mais sur les échanges et la verbalisation des pratiques. L’objectif est d’accompagner à la prise de recul et de mettre les participants en condition de formuler eux-mêmes leurs connaissances et préoccupations en matière de santé sexuelle.
Le « jeu pour ta santé sexuelle » du CRISP Iles de France propose d’aborder l’accès aux soins et à la santé sexuelle des personnes migrantes à partir d’un jeu de carte interactif.
Il est important que toute activité soit suivie par un temps de conscientisation où l’on questionne les participants sur les ressentis que l’activité a suscité. Cela permet de faire sens et d’intégrer ce que l’activité a apporté. Après ce temps, il est possible de passer au travail de généralisation. Cela permet de faire le lien entre ce que l’on a expérimenté lors de l’activité et des situations de la vie de tous les jours.
Les activités créatives poussent souvent les participants à réfléchir de manière profonde et personnelle sur leurs propres expériences et leurs sentiments. Cela peut favoriser une meilleure compréhension de soi et de ses besoins en matière de santé sexuelle.
Des adolescents sont encouragés à écrire des lettres fictives à leur « moi futur » décrivant leurs espoirs et leurs préoccupations en matière de relations amoureuses et de santé sexuelle.
Jeu de rôle où les enfants reproduisent des scènes de la vie quotidienne liées aux leurs usages des écrans qui ont pu poser problème ou créer des tensions en famille. Les enfants réfléchissent ensuite à des solutions possibles avec les intervenants.
Le jeu ne se centre pas sur la passation d’information, mais sur les échanges et la verbalisation des pratiques autours des écrans. L’objectif est d’accompagner à la prise de recul et de mettre les participants en condition de formuler eux-mêmes des façons d’entrer en relation avec les écrans en ligne avec les recommandations.
Une activité consiste à inviter les jeunes à décrire leur journée type à travers la combinaison de photos et couleurs ou en se déplaçant dans la salle lorsqu’ils exposent au groupe. S’ensuit un débat qui explore les points communs et les différences entre les journées types de chacun. De l’identification des freins et leviers vis-à-vis de leur approche sur la nutrition, les jeunes construisent ensuite une ligne commune. Une autre activité interactive conseillée est la mise en place de forums santé pendant le temps périscolaire.
La mise en place d’activités interactives et dynamiques, axées sur la convivialité et le partage, permet non seulement de libérer la parole de chacun, mais également de renforcer les liens de groupe et de répondre aux besoins des jeunes d’être en mouvement.
Tout cela facilite la mise en routine et l’appropriation des messages de santé puisque l’on crée un cadre favorable à l’implication de chacun.
Les activités créatives peuvent être des expériences collaboratives qui renforcent les liens sociaux. Les participants se sentent souvent compris et soutenus par leurs pairs, ce qui peut contribuer à une meilleure santé émotionnelle.
Un groupe de travailleuses du sexe crée collectivement un projet artistique, pour la communauté, qui reflète leurs défis et leurs réussites, renforçant ainsi leur solidarité.
Mettre en place des séances de théâtre forum où les participants jouent des scénarios liés à la santé sexuelle. Ils peuvent interpréter des situations de la vie réelle et
Les animations de type « théâtre-débat » sont particulièrement intéressantes.
Prendre en compte les différences et les compétences de chacun
La valorisation de chacun et le partage dans un climat ludique limitent les préjugés et la possibilité que les jeunes développent une mauvaise image d’eux-mêmes. Cela permet également d’identifier qu’un groupe est constitué de personnes qui ont des expériences, compétences différentes ce qui en fait toute sa richesse.
En matière de santé sexuelle, les professionnels recommandent d’être vigilants aux différences individuelles, mais aussi au niveau des groupes de population. Il s’agit de ne pas oublier que chaque personne et chaque communauté a des besoins, des expériences et des réalités uniques en matière de sexualité.
Encourager la créativité dans une ambiance bienveillante favorise l’expression des différences et contrecarre la stigmatisation et les stéréotypes.
Un groupe de jeunes LGBT+ participe à des ateliers d’écriture créative où ils écrivent des histoires sur leurs expériences en matière de santé sexuelle. Ces œuvres peuvent ensuite être partagées lors d’une soirée de lecture publique, permettant ainsi aux participants d’exprimer leurs préoccupations de manière créative et de sensibiliser leur communauté à ces enjeux.
Cela passe également par la mise en avant de la différence comme richesse.
Organiser des groupes de discussion créatifs où les participants utilisent des outils tels que des cartes, des jeux de rôle ou des activités de groupe pour partager leurs expériences et leurs préoccupations liées à la santé sexuelle.
Point de vigilance : lorsque l’on propose des jeux, il est recommandé de prêter attention aux spécificités propres à chaque âge. Dans le choix des animations, la prise en compte des goûts et des attitudes du groupe est essentielle au bon déroulement de la séance. Chaque groupe est différent !
Dans l’accompagnement aux usages numériques, les professionnels recommandent d’être vigilants aux différences individuelles, mais aussi au niveau des groupes de population. Il s’agit de ne pas oublier que :
Encourager la créativité dans une ambiance bienveillante favorise l’expression des différences et contrecarre la stigmatisation et les stéréotypes.
Jeu d’enquête autour des émotions suscitées par des contenus en ligne, chaque participant crée un photo collage que les autres doivent interpréter. Ensuite, on réfléchit collectivement sur les différentes interprétations et émotions qu’un même contenu peut susciter.
Les professionnels soulignent à quel point le jeu facilite la création d’une ambiance bienveillante et contrecarre la stigmatisation qui est à l’origine de nombreux échecs des programmes de promotion de la santé en nutrition.
Cela passe également par la mise en avant de la différence comme richesse.
Il est possible de valoriser chaque culture en créant des moments conviviaux et de découverte où les jeunes apportent de chez eux des plats faits-maison.
Pour les professionnels, encourager l’expression signifie mettre au centre les destinataires des actions, en consacrant un large espace à la recherche de solutions en individuel et en groupe, à partir des compétences de chacun. Afin d’opérer dans un environnement créatif, il est en effet primordial que l’intervenant reconnaisse les ressources dont les participants disposent déjà et qu’il puisse s’appuyer sur celles-ci pour favoriser l’apprentissage de nouveaux messages et comportements.
Préparez une exposition physique ou virtuelle, avec différentes « stations » qui représentent chaque aspect de la santé sexuelle. Les participants sont invités à contribuer à chaque section, ils peuvent créer des affiches, des vidéos, des collages, des témoignages écrits, ou d’autres formes d’expression.
La créativité peut être stimulée sous forme de défi : comment rendre plus plaisante une activité peu aimée ? Quelles ressources puis-je mobiliser pour résoudre cette situation ?
Après une réflexion sur les usages des écrans qui peuvent poser problème, demander aux jeunes des créer des petits tutoriels vidéos où ils proposent des solutions et montrent comment s’y prendre.
Organisation de « Défis culinaires », avec la mise à disposition d’aliments pour la création de recettes ; élaboration de menus en ateliers en classes maternelles et élémentaires.
Encourager la verbalisation
Stimuler l’expression et la créativité des participants peut favoriser une compréhension plus profonde des questions de santé sexuelle, renforcer l’estime de soi, encourager la communication et aider les personnes à s’approprier ces sujets de manière positive. Cela peut également contribuer à briser les tabous et à promouvoir des discussions ouvertes au sein de la communauté. C’est pour cela qu’il est recommandé d’accorder une grande place à la verbalisation de ce qui se passe lors des séances d’animation, comme dans les entretiens individuels. L’intervenant doit non seulement être à l’écoute, mais encourager la parole des participants, sans forcer pour autant les choses.
Proposer en début et à la fin de chaque séance un tour de table afin que les participants donnent leur météo du jour, s’ils le souhaitent. Ce rituel est bien sécurisé par les règles établies d’écoute et de non-jugement.
Ce travail est favorisé par la capacité de l’intervenant à accompagner dans la verbalisation en reformulant ce qui est dit, sans l’interpréter.
Proposer différents types d’actions pour s’adapter aux personnes
Des modalités d’intervention variées permettent de répondre de manière plus complète aux besoins, aux préférences et aux capacités de chacun. Les professionnels et la littérature soulignent notamment la complémentarité des démarches collectives et individuels qui, ensembles, permettent de partir de là où en sont les personnes, de s’adapter à leur rythme et à leurs besoins.