Animer à partir des ressources de chacun

Espace(s) thématique(s) auquel/auxquels se rattache ce levier :
Stratégie(s) à laquelle/auxquelles se rattache ce levier :
Professionnels et chercheurs recommandent les méthodes élaborées dans le cadre de « l’éducation ou pédagogie active ». Ce sont des pratiques d’intervention qui visent à animer des groupes en s’appuyant sur leurs propres ressources afin de produire des changements, en favorisant l’apprentissage et une meilleure connaissance de soi. Les méthodes sont axées sur une pédagogie de l’action qui stimule la participation de tous, de manière démocratique. Commet cela se traduit en pratique ?

Construire les bonnes conditions de l’animation

L’un des leviers mis en avant par les professionnels est la mise en place de bonnes conditions de déroulement de chaque activité. Il s’agit ainsi de veiller à une série d’aspects préparatoires aux interventions afin de mettre toutes les chances de son côté : construire un cadre rassurant, propice à la convivialité, qui favorise la compréhension réciproque et l’estime de soi.

On peut veiller à une disposition des espaces permettant la convivialité et à un accueil chaleureux des participants.

Le travail sur les CPS peut toucher à des aspects intimes des individus, difficiles à exprimer si l’on n’est pas en confiance. Afin de créer un cadre confidentiel et rassurant, il peut être utile de mettre en place des jeux ou des animations adaptées.

Création d’un « cercle magique » qui permet d’accompagner les enfants dans leurs peurs et questionnements de manière ludique et interactive.

Lorsque cela est possible, il est conseillé de privilégier la création de petits groupes de 6 à 15 participants. Cela permet une meilleure gestion des temps d’échange et favorise la création d’un fil rouge liant les différentes activités, ainsi que l’implication des participants.

Pour les professionnels, il est important d’être clair sur les termes que l’on emploie lors de la séance, ainsi que sur les objectifs posés. Cela implique de dédier un temps d’échange en amont de l’activité pour définir le « glossaire » de la séance, explorer les attentes et définir les objectifs. Cela permet de mieux structurer le travail avec les participants, de limiter leurs conjectures quant à des attentes potentielles et d’instaurer un climat de confiance. Il est important de veiller à poser des objectifs clairs en amont de chaque séance, cela permet d’y répondre plus facilement. Au même titre, les professionnels pointent l’utilité de proposer aux participants un cadre général de l’intervention autour duquel ils devront s’accorder.

Dans certains cas, il est possible de donner des rôles aux participant pour que chacun se sentent valorisé et impliqué dans le respect du cadre.

Inspirer la confiance pour développer l’esprit critique

La posture ouverte et la disponibilité de l’animateur favorisent à leur tour l’ouverture des publics et leur disponibilité pour prendre du recul et réfléchir sur leurs propres pratiques de manière constructive. L’idée est de créer les conditions qui leur permettent de développer une pensée critique et autonome. Dans cette perspective, les professionnels comme la littérature recommandent de s’appuyer sur les expériences et les conceptions des publics afin que les messages de santé véhiculés leur paraissent plus concrets et donc plus clairs.

Dans une optique de co-construction, d’instauration de confiance et d’écoute réciproque, ainsi que le temps d’échange après chaque animation permettent d’interroger les ressentis des participants et ce que l’animation leur a apporté. Cela facilite non seulement la conscientisation des expériences vécues, mais permet également à l’animateur d’ajuster son travail lors des séances suivantes. Pour cela, il est essentiel d’adopter une posture qui inspire aux participants aux animations de la confiance quant aux compétences professionnelles et personnelles des animateurs. Les intervenants doivent en effet constituer un point de repère tout au long de la séance, accompagner et rassurer les participants sur leurs propres capacités. 

Valoriser les qualités

Lors des activités proposées, il est important de mettre en avant les qualités des personnes. Partir des ressources que chacun porte en soi est un élément clé du travail sur les CPS, car cela renforce le sentiment d’efficacité et permet de développer des nouvelles habilités relationnelles. Cela peut se faire en célébrant les réussites, la façon dont une situation particulière à été affrontée ou les « petites victoires » de tous les jours.

Dans l’accompagnement des jeunes, leur faire « revisiter  » leur parcours et leur histoire en soulignant ce qu’ils ont réussi, mais aussi comment ils ont dépassé des périodes où ils étaient en difficulté.

Il est conseillé d’aborder les contenus progressivement et proposer des activités qui soient au niveau des participants pour ne pas les mettre en difficulté.

Pour un travail sur les émotions commencer par des activités qui permettent d’identifier les émotions pour ensuite enrichir le vocabulaire sur ces dernières. Ceci permettra d’être plus à même de les nommer. Proposer ensuite des activités qui permettent successivement d’identifier les situations dans lesquelles les émotions surviennent et à quoi elles sont utiles. Pour finalement comprendre en quoi il est utile dans la vie de tous les jours de pouvoir identifier ses émotions. Une fois ce travail fait il est possible d’aller vers des activités qui permettent de réguler les émotions. Cette progression se fait ne général sur plusieurs séances.

Une autre façon d’augmenter le sentiment d’efficacité est de mettre en condition les publics de faire l’expérience d’une action réussie et interroger ensuite les ressentis et de leur permettre d’identifier ce qui a contribué à cette réussite. Cela facilite la conscientisation de ses propres qualités, ressources, goûts,…

Proposer des activités plaisantes, ludiques, qui mobilisent le corps par le sport, des activités qui peuvent également se faire en extérieur ou faire une activité qui donnera lieu à une réalisation concrète, comme rénover un meuble.

L’accompagnement à la prise de conscience des ses propres ressources passe aussi par la compréhension que celles-là peuvent varier en fonction du contexte.

Avec un jeune qui perturbe le groupe et le fait rire : lui montrer que cela dérange les activités mais que faire rire est une qualité qui est utile dans plein d’autres contextes.

Favoriser la mise en routine des éléments abordés

Pour faciliter l’appropriation et l’assimilation progressive des connaissances et des compétences transmises lors des activités interactives, il est utile de proposer cette même activité sur des créneaux différents afin de favoriser l’accès à différentes populations. Cela passe également par l’utilisation d’animations dont les éléments sont facilement reproductibles dans la vie courante. Il est donc recommandé de proposer des animations simples et sans trop de techniques.

Pour susciter l’envie, les professionnels soulignent l’importance de faire des ateliers un souvenir positif. Dans cette perspective, il peut être également utile de laisser une trace de l’atelier, pour permettre aux participants de garder en mémoire l’expérience vécue, les informations échangées, et de valoriser la participation. Cette « trace » peut par ailleurs être un vecteur de communication et de valorisation. Ces expériences, que les participants pourront reproduire dans d’autres contextes, les confortent dans leur connaissance de soi, leur confiance en soi, leur estime de soi.

Guide du mieux-être, la fleur des émotions, le smartphone des besoins.

Après un cycle philo, création d’une marionnette du philosophe ou d’un jeu-philo, pour que les enfants animent une discussion philo en famille ou entre amis.

Apprendre à connaître ses publics

Pour les animateurs, valoriser les ressources de chacun signifie d’adopter une posture ouverte et disponible, de sortir de la position d’expert, pour prendre en considération ce que chacun a à apporter. Dans ce cadre, il est très important de laisser les participants réfléchir et s’exprimer à partir d’eux-mêmes, ne pas induire leurs réponses en fonction de ce que l’on voudrait entendre, ni les catégoriser.

Dans le cadre d’une action dans une Maison d’Enfants à Caractère Social, être vigilant à ne pas enfermer les enfants dans leur histoire passée en se disant que tous leurs comportements dérivent d’une carence familiale.

Cette posture contribue à la participation des publics.