Communiquer autour du projet

Une communication efficace et adaptée est un élément incontournable pour mener des interventions de promotion de la santé. Trouver les bonnes façons de communiquer consolide l’intérêt pour le projet et renforce la participation dans le temps. Quelles sont les clés d’une communication efficace ?

Varier les supports de communication…

Plusieurs leviers sont considérés comme efficaces par les professionnels pour communiquer sur les actions menées dans le cadre des programmes. Il est notamment conseillé d’utiliser différents canaux de communication. Cette variété des moyens permet de toucher différents publics, en s’adaptant à différents usages :

  • La communication à l’oral directe ou par téléphone. Cela permet aux destinataires de poser des questions et de recevoir aussitôt des réponses ;
  • La communication via SMS ou les réseaux sociaux. Ces derniers ont l’avantage de créer des interactions de groupe et favoriser l’ « esprit d’équipe » entre les publics et les professionnels ;
  • Création de groupes WhatsApp ou Facebook.

  • Les affiches et les flyers. Il est important que ces documents soient clairs, bien lisibles et accessibles. De cette manière ils peuvent captiver l’attention ;
  • Les instances intégrant des représentants des publics ;
  • CESC (Comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté) ou CISCE (inter-établissements) dans les collèges.

  • Les organismes communautaires ;
  • Centres de santé sexuelle, associations LGBTQI+, organismes de lutte contre le VIH, groupes de soutien pour les victimes de violences sexuelles, centres de ressources pour les personnes migrantes, etc.

  • Le bouche-à-oreille entre membres d’une même communauté ou via d’autres professionnels. Cela permet de renforcer l’information et éventuellement atteindre des parents qui n’ont pas accès à d’autres support de communication.
  • Lorsque des acteurs locaux (les associations notamment) sont bien implantés dans un territoire et repérés par les habitants, ils sont aussi un relais d’information très efficace.

    …et le type de communication

    Les professionnels conseillent d’alterner des communications collectives, à l’ensemble des ppublics, avec des communications personnalisées et individuelles. Si les messages effectués collectivement, comme lors des réunions, permettent d’atteindre tout le monde en même temps et de stimuler les échanges, une communication personnalisée permet de s’adapter aux particularités de chacun et conforte chacun quant à l’importance de sa propre implication au projet.

    On peut communiquer sur une activité lors d’un atelier et faire ensuite des rappels personnalisés par téléphone ou SMS.

    Prendre en compte la littératie

    En 1988, l’Organisation mondiale de la santé a inclus le terme « littératie en matière de santé » dans le glossaire de la promotion de la santé le définissant comme les compétences cognitives et sociales qui déterminent la capacité des individus d’accéder à l’information, la comprendre et l’utiliser afin d’être en bonne santé. La littératie en santé implique donc l’atteinte d’un niveau de connaissances et de compétences personnelles qui permettent d’agir pour l’amélioration de la santé individuelle et communautaire. Le sens de la littératie en santé va bien au-delà de la simple capacité de lire du matériel informatif ou de repérer des conseils. Il s’agit d’un aspect plus global qui notamment permet aux individus d’avoir accès à l’information sur la santé, d’adopter certaines postures de manière consciente et autonome, de s’exprimerpondérer et évaluer leurs propres choix. Il est essentiel d’adapter la communication au niveau de littératie des publics et/ou de vulgariser les discours afin de permettre une accessibilité la plus efficace possible, dans une perspective de réduction des inégalités sociales de santé.

    Proposition à des parents de participer à la traduction de livrets d’information sur les CPS pour d’autres parents parlant la même langue.

    Proposition à des parents de participer à l’élaboration de livrets d’information sur les CPS pour d’autres parents.

    Aborder la nutrition à travers des messages positifs

    Au-delà de la communication destinée à favoriser la participation aux actions, la communication de « messages » ou d’informations sur l’alimentation et l’activité physique fait aussi souvent partie des interventions menées. Il est important pour les professionnels de s’appuyer sur des messages positifs voire humoristiques, ainsi que des supports visuels et ludiques, permettant de dédramatiser et de rendre certains messages plus facilement appréhendables. Apporter des informations nouvelles et pratiques via des activités interactives est un levier reconnu comme efficace.

    Mettre en avant l’intérêt des programmes sur les CPS

    Un élément transversal dans le cadre d’une communication adaptée autour du projet consiste à transmettre des messages et des informations qui légitiment et valorisent l’importance des CPS. Le développement de relations positives et de l’estime de soi, la diminution de la souffrance psychique ou des conduites à risques, sont des arguments qui peuvent être mis en avant. En ce sens, les professionnels soulignent l’intérêt de s’appuyer sur des campagnes nationales de prévention déjà connues du grand public. Il s’agit d’informer sur la façon dont une approche axée sur les CPS contribue de manière globale à la santé des enfants et des jeunes, y compris en termes de protection vis-à-vis des conduites à risque. Il est important que ces thèmes soient toujours abordés de manière constructive et positive, sans diaboliser, ni culpabiliser.

    Des exemples d’actions

    Eviter les messages alarmistes sur les écrans

    Des manière générale, il est recommandé de ne pas recourir à des messages trop vagues sur les « dangers des écrans » conçus comme une seule catégorie homogène. Ces messages axés sur la peur risquent d’exacerber les tensions au sein des familles, d’alimenter des sentiments de culpabilité, des attitudes de dénis ou encore le refus des actions d’accompagnement. Les professionnels conseillent de trouver le juste équilibre entre mise en avant des avantages potentiels des technologies numériques et prise en compte des risques. Dans ce cadre, il est important de considérer les spécificités des différents supports numériques et les usages que l’on peut en faire, ainsi que les risques en fonction du type de public.

    Eviter les messages alarmistes sur la sexualité

    De manière générale, il est préférable de ne pas utiliser des informations ou des messages qui pourraient susciter la peur, l’anxiété ou la honte chez les publics. Il convient de créer un environnement de soutien et d’éducation positive, où les personnes se sentent à l’aise, encouragées à poser des questions et à discuter de leurs besoins en matière de santé sexuelle. Les messages alarmistes peuvent renforcer la stigmatisation autour de la sexualité et contribuer à la honte et à la culpabilité, particulièrement chez les publics vulnérables qui font déjà face à des défis sociaux et/ou de santé. Utilisez un langage positif et rassurant dans les informations que vous fournissez. Plutôt qu’une approche négative et alarmiste, mettez l’accent sur la prévention, la protection, les solutions, les comportements positifs, les moyens de prendre soin de sa santé sexuelle et l’autonomie.

    Point de vigilance : Il ne s’agit pas pour autant de nier l’existence de risques en matière de sexualité : fournissez des informations équilibrées et complètes sur ces derniers et sur les avantages liés à la santé sexuelle en évitant de dramatiser ou de minimiser les expériences.

    Partagez des témoignages et des expériences positives liées à la santé sexuelle pour montrer que des relations saines et satisfaisantes sont possibles.

    En adoptant une approche positive, informative et non alarmiste, il s’agit de créer un environnement propice à l’apprentissage, à l’échange et à l’autonomisation des publics vulnérables en matière de santé sexuelle. Il s’agit également de sortir d’une approche trop longtemps prescriptive et culpabilisante, voire mortifère (cf la prévention de l’infection à VIH dans les années 1990).