Adopter une approche positive aux écrans

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Afin d'accompagner aux usages numériques et de favoriser des pratiques sereines et raisonnées, il est recommandé d'adopter une approche positive vis-à-vis des écrans. Cela signifie ne pas diaboliser les outils numériques, ni culpabiliser les conduites individuelles. Comment s'y prendre concrètement ?

Travailler les représentations des adultes

L’exposition aux écrans et les pratiques numériques sont souvent une source de préoccupations diverses chez les parents, ainsi que chez certains éducateurs. Ces préoccupations sont à l’origine de nombreuses représentations négatives autours de ces outils, perçus très souvent comme chronophages et porteurs de dangers. Cela peut générer des incompréhensions et des tensions qui compliquent l’accompagnement aux pratiques numériques des enfants et des jeunes. Pour cette raison, les professionnels recommandent de ne pas se concentrer que sur les risques liés aux usages des écrans, mais de travailler d’abord les représentations des adultes afin de soutenir leur rôle éducatif.

En particulier, il est conseillé de :

  • Faire connaître aux parents l’univers numérique de leurs enfants ;

Mettre en place des ateliers de découverte de jeux-vidéo où les parents expérimentent la posture du joueur et ce que le jeu peut apporter. L’idée est de partir des représentations des parents pour leur faire dépasser la vision négative des jeux-vidéo via l’expérimentation et des simulations qui leur fassent éprouver le jeu comme leurs enfants.

  • Renouer le dialogue entre parents et enfants ;

Organiser des temps d’échange parents-enfants où les enfants présentent des outils numériques, leurs propriétés et ce qui les intéressent. Il peut être intéressant de « mixer » les familles et de faire échanger les parents avec d’autres enfants que les leurs. Cela permet de mettre en suspend les tensions familiales et facilite la prise de recul.

  • Ouvrir sur la complexité et la richesse de l’univers numérique ;

Lors d’un temps fort, organiser des rencontres avec des professionnels ou d’autres figures du numérique : ingénieurs informatiques, créateurs de jeux-vidéo, youtubeurs, gamers, etc…

  • Former le professionnels, afin qu’ils montent en compétences et qu’ils se sentent légitimes à aborder le numérique avec les jeunes. Cela leur permet de relativiser certains positionnements diabolisant autours des écrans ;

Aborder les risques sans diaboliser

Aborder le numérique de manière positive ne signifie pas que les risques associés aux écrans ne doivent pas être pris en compte. Au contraire, cela rassure les parents et les éducateurs qui peuvent ainsi trouver des réponses concrètes à leurs préoccupations. Il s’agit de ne pas diaboliser les outils numériques en tant que tels et de faire prendre conscience que tout dépend des usages que l’on peut en faire.

Proposer d’identifier, pour chaque outil numérique, des aspects positifs et négatifs. Faire réfléchir à comment chaque aspect négatif a souvent son pendant positif selon les contextes et les usages.

Il est recommandé de s’appuyer sur les données de littérature et d’apporter des réponses bien documentées afin d’aborder les risques liés aux usages des écrans tout comme les bénéfices.

Cela demande un travail de préparation et parfois il peut être intéressant de faire appel à des professionnels qui travaillent sur ces sujets et les mettre en dialogue : psychologues, neuropsychologues, médiateurs numériques, etc.

Encourager le dialogue sans culpabiliser

Afin de favoriser l’usage raisonné des écrans, il est important de ne pas culpabiliser les publics dans leurs pratiques. Les professionnels comme la littérature s’accordent sur le fait que les messages porteurs de jugements négatifs ne sont pas efficaces pour opérer un changement de comportements sur le long terme. Ils peuvent au contraire amener au rejet des messages de santé et renforcer les conduites à risque. Il est plutôt conseillé d’accompagner à la réflexion sur les raisons qui poussent à adopter des comportements peu favorables à la santé, pour envisager ensuite d’autres alternatives possibles. Dans ce cadre, l’adoption d’une posture bienveillante est fondamentale afin d’encourager le dialogue.