La qualité des interventions sur les CPS en milieu scolaire est fortement liée à la formation des enseignants. De manière générale, les enquêtes menées montrent que « l’enseignement des CPS est plus efficace quand il est dispensé par le personnel enseignant et non par un intervenant extérieur » (Reynaud L., 2019). L’enseignant, qui a une bonne connaissance de son groupe classe, développe une relation de confiance avec ses élèves. Cette relation, qui se construit au quotidien, facilite la transmission et la mise en routine des pratiques favorables au développement des CPS. Il est donc recommandé que le personnel enseignant et dans l’idéal l’ensemble de la communauté éducative puissent bénéficier d’une formation dédiée qui intègre à la fois des apports théoriques et aspects expérienciels. En particulier, il est conseillé de :
- Donner des éléments conceptuels autour des CPS et les mettre en lien avec les déterminants de santé ;
- Permettre à chacun d’expérimenter et éprouver les CPS via des mises en situations ;
- Faire le lien avec la pratique professionnelle à partir de l’étude de cas concrets ;
Mettre en situation pour donner à voir comment soutenir le développement des CPS au quotidien.
- Accompagner dans l’analyse de sa pratique professionnelle et la conscientisation des comportements favorables déjà adoptés ;
Partir des situations rencontrées dans le cadre professionnel et mettre en lumière les postures et activités qui contribuent déjà à développer les CPS.
… et les autres professionnels
De manière plus globale, la formation de l’ensemble des professionnels qui accompagnent les enfants et les jeunes contribue à la qualité des programmes sur les CPS. Cela a un impact sur le « milieu de vie » et permet de renforcer la cohérence des discours et des postures à l’échelle d’une structure, ou même d’un territoire.
Non seulement les enseignants, mais aussi les éducateurs, surveillants, infirmiers, animateurs en centre social, assistant(e)s maternel(le)s, personnel administratif et périscolaire, cantiniers, peuvent être formés aux CPS.
Même si la formation des professionnels est recommandée à l’unanimité par la littérature scientifique et les acteurs de terrain, il ne faut pas ignorer que des contraintes peuvent exister. Qu’elles soient financières, liées au temps et à la disponibilité ou à des formes de résistance, elles peuvent mettre à mal la mise en place des temps de formation. Comment s’y prendre concrètement ?
Agir sur les connaissances, les compétences, la posture
Organiser des formations sur des temps courts. Dans ce cadre, il est important de pouvoir proposer des outils concrets, en lien avec les ressources et les contraintes des professionnels, ainsi que de leurs structures. Les thèmes abordés peuvent être adaptés selon les professionnels formés et leurs besoins.
Avec les enseignants, donner quelques outils dont ils pourront se servir dans leur pratique quotidienne : comment aider les enfants à exprimer et réguler leurs émotions, comment penser des rituels d’ouverture et de clôture, …
D’autres temps de formation peuvent réunir plusieurs figures professionnelles dans un but éducatif commun.
Formation commune proposée au personnel de la crèche et de l’école maternelle pour favoriser la transition.
De manière générale, il est fortement recommandé de valoriser les compétences des professionnels et de travailler en particulier la posture professionnelle.
Au-delà du mode de formation « classique » (plusieurs professionnels formés pendant plusieurs jours consécutifs), d’autres pratiques de renforcement des compétences professionnelles peuvent être mobilisées, notamment l’échange de pratiques entre professionnels d’une même structure, la co-construction d’actions auprès des enfants et des jeunes, l’accompagnement à la mise en œuvre de changements organisationnels au sein de leur structure, etc. Pour les acteurs qui accompagnent plusieurs professionnels au sein de la même structure, plusieurs principes sont à respecter :
- Communiquer à la fois avec les professionnels de terrain et la direction, afin de s’assurer un soutien institutionnel ;
- Permettre à chacun de parler de sa pratique et d’exprimer les ressources et les difficultés rencontrées (diagnostic, temps d’échange) pour bien comprendre le contexte de travail des personnes (notamment réglementaire) et se baser sur l’existant pour proposer un accompagnement adapté ;
- Coconstruire le projet global et certaines actions avec les professionnels, en s’appuyant au départ si besoin sur une personne particulièrement motivée par la thématique.