Intervenir dès la petite enfance

Espace(s) thématique(s) auquel/auxquels se rattache ce levier :
Stratégie(s) à laquelle/auxquelles se rattache ce levier :
De nombreuses composantes, qui influencent le développement, le choix et les comportements adoptés dans le futur, se jouent dès le plus jeune âge. D’où l’importance d’intégrer cette période de la vie dans les actions de promotion de la santé. Comment s’y prendre ?

Des principes généraux

En ce qui concerne l’exposition aux écrans, la littérature scientifique s’accorde sur le fait que les premières expériences sont déterminantes. C’est pendant la petite enfance que les habitudes concernant les usages numériques tendent à se cristalliser plus facilement et influencent les comportements futurs. L’exposition précoce aux écrans peut également augmenter les risques de troubles du sommeil, ainsi que des problèmes de développement. Une différence est faite entre télévision et d’autres types d’écrans :

« Avant 3 ans : l’enfant a besoin d’interagir avec son environnement en utilisant ses cinq sens. Il vaut mieux éviter une exposition aux écrans qui ne permettent aucune interactivité sensori-motrice (le poste de télévision dans la chambre est donc déconseillé) et privilégier les interactions et les activités motrices avec tous les supports disponibles, notamment – mais pas exclusivement – avec les tablettes tactiles ».

Bach JF., Houdé O., Léna P., Tisseron S. 2013

De manière générale, il est recommandé de limiter fortement sinon éviter l’exposition aux écrans des très jeunes enfants. Dans ce cadre et compte tenu du développement de l’offre de contenus numériques destinés aux jeunes enfants, la littérature scientifique met en avant l’importance d’actions qui visent à réguler l’exposition aux écrans dès le bas âge.

Plus globalement, les leviers d’efficacité des actions auprès des jeunes enfants et de leur entourage sont notamment :

  • Une implication forte des parents ;
  • La formation du personnel d’encadrement de l’enfance ;
  • Des séances d’éducation interactives ;
  • Des visites à domicile (par les professionnels de la Protection Maternelle et Infantile (PMI) notamment) ;
  • Une action auprès des services de première ligne en lien avec la petite enfance : services de PMI, services d’accueil comme les crèches, assistant(e)s maternel(le)s et relais d’assistant(e)s maternel(le)s (RAM), etc.

Lorsqu’il s’agit de limiter – voire éviter – l’usage des écrans, les professionnels conseillent de ne pas recourir à des « mises en garde trop grossières », qui pourraient générer des sentiments de culpabilité ou de déni chez l’entourage des enfants. Il est recommandé de se concentrer sur « des problèmes précis, liés à des usages spécifiques et bien identifiés, et surtout de suggérer aux parents des conduites éducatives positives, compatibles avec la vie familiale réelle et les environnements médiatiques concrets »

Fastrez P., De Smedt T., Mathen M. 2015

L’action au sein des structures d’accueil

Concernant les actions au sein des structures d’accueil et des RAM, il est important d’impliquer et d’agir auprès de 4 publics : les enfants, les parents, et les équipes éducatives, administratives etc.

Il est important de prendre le temps de connaitre les missions et rôles de ces acteurs, d’expliquer le projet dès le départ et de recueillir leurs préoccupations. Des actions à différents niveaux (individus, collectifs et environnements) peuvent ainsi être menées.

Réaménagement des lieux d’accueil sans écrans et favorisant les échanges et les jeux entre parents et enfants ; ateliers pour les professionnels et les parents pour réguler leurs propres usages numériques ; ateliers parents-enfant où l’on expérimente des activités et des stratégies pour éviter de recourir aux écrans pour occuper son enfant (au restaurant, dans les transports en commun, etc.)