Travailler sur soi-même et ses pratiques

Espace(s) thématique(s) auquel/auxquels se rattache ce levier :
Stratégie(s) à laquelle/auxquelles se rattache ce levier :
Accompagner au développement des CPS est un travail qui engage non seulement des connaissances théoriques, mais aussi les habilités relationnelles des intervenants et leur capacité à "incarner" les CPS qu'ils transmettent. Cela implique un travail sur soi-même qui doit durer tout au long du projet. De quoi il s'agit concrètement ?

Être conscient de son rôle de modèle

L’imitation est une composante importante de la pédagogie expérientielle. Pour les professionnels, cela signifie être conscients de leur rôle de modèle vis-à-vis des destinataires de leurs actions.

« De façon générale et encore plus dans le cadre d’interventions expérientielles, les intervenants, dans leurs façons d’être et de faire, représentent la première source d’apprentissage pour les participants »

Lamboy B. 2014

Il s’agit de maîtriser les compétences que l’on veut transmettre. En ce sens, les professionnels conseillent de se former, de bien préparer les séances et de garder une posture favorable aux CPS lors des temps informels.

Se former et expérimenter

Être formé aux CPS est essentiel à la mise en place d’un programme pour leur développement. Plusieurs organismes peuvent accompagner à la formation des professionnels et à la mise en place d’actions sur les CPS au sein d’une structure.

Là où la formation de tous les professionnels n’est pas possible, il est recommandé qu’au moins un animateur des ateliers soit formé. Il est par ailleurs important que les intervenants testent les outils pédagogiques et les techniques d’animation sur eux-mêmes et expérimentent les effets qu’ils peuvent produire.

Se questionner comme on questionnerait un participant à l’atelier : qu’est-ce que j’ai ressenti ? L’activité a-t-elle été facile/difficile à mettre en pratique ? Agréable/désagréable ? Quel sens je donne à tout ça ? Comment cela peut m’être utile et dans quelles situations de la vie quotidienne ?

Cela permet non seulement de bien les maitriser, mais surtout d’éviter de proposer aux publics ce qu’on n’aimerait pas vivre soi-même.

Prévoir un temps avant et après chaque séance

En lien avec l’expérimentation d’outils, un temps de préparation avant chaque séance est fortement recommandé par les professionnels. Cela permet de bien préparer les contenus et les animations, tout en se questionnant sur ses propres ressentis vis-à-vis des thèmes abordés.

Il est vivement conseillé de préparer et animer la séance en binôme pour s’entraider et se compléter. Il ne faut pas hésiter à exprimer ses craintes et ses doutes vis-à-vis d’une thématique ou d’une animation. Cela signifie repérer ses propres limites et permet de réajuster les choses avant la séance. Il est essentiel que les intervenants soient à l’aise avec les animations qu’ils proposent afin de contribuer à une ambiance de confiance et coopération au sein du groupe.

Avant une séance, identifier avec l’autre animateur ses propres points forts, ses préférences, mais aussi les faiblesses et, en fonction de cela, partager les taches.

Un temps de débrief une fois la séance terminée est autant important que la préparation : questionner ses ressentis, échanger sur les réactions des participants, sur ce qui a ou pas marché, permettra d’améliorer les séances à venir.

Réfléchir sur ses pratiques et faire preuve de souplesse

Si le travail de préparation et de débrief est essentiel, l’expérience professionnelle enseigne que tout ne peut pas être prévu. Afin de faire face aux imprévus, les professionnels conseillent d’adopter une posture réflexive sur son propre travail et d’échanger avec d’autres professionnels, qui ont dû se confronter à d’autres situations encore. Cela permet d’ouvrir ses horizons et de s’enrichir de l’expérience des autres.

Organiser des temps de partage et analyse des pratiques professionnelles pour travailler la question de la posture en ayant un regard un peu décalé.

Ce travail de remise en question et ajustement des pratiques, s’opère également en contact avec les destinataires des actions avec qui l’intervenants peut être amené à coconstruire les animations à partir des leurs besoins, retours et suggestions.

Être curieux et ouvert

Les CPS ne sont pas figées, mais elles se développent tout au long de la vie. De la même manière, les connaissances et les pratiques autour d’elles évoluent. C’est pour cela que les professionnels recommandent de continuer régulièrement à se former, rencontrer d’autres acteurs et expérimenter des nouveaux outils et techniques. Cela donne aux professionnels la possibilité d’améliorer ou proposer des nouvelles animations, lorsque les anciennes apparaissent moins efficaces ou deviennent lassantes.

Participer à des colloques sur les CPS, webinaires, présentations d’outils.

Un exemple d’action